Macron propose un « label » pour les médias « fiables » | Anne-Laure Dufeal, Brussels Signal Le président français Emmanuel Macron a évoqué l'idée de créer un « label » officiel pour les médias, affirmant qu'il permettrait d'identifier un journalisme « digne de confiance » et d'aider à lutter contre la « désinformation » en ligne. S'adressant aux lecteurs du groupe de presse Ebra le 28 novembre, un conglomérat qui possède neuf médias régionaux à travers la France, Macron a insisté sur le fait que labelliser les organisations de presse constitue un « devoir démocratique ». À son avis, les jeunes doivent être guidés loin des sites internet peu fiables et encouragés à se tourner vers la presse établie, dont le travail est réglementé et légalement supervisé. Selon lui, c'est le seul véritable rempart contre l'erreur ou la manipulation, contrairement aux réseaux sociaux et aux sites indépendants, qui, selon lui, permettent à de fausses informations de prospérer sans contrôle. « Il s'agit de faire comprendre à nos jeunes, de les encourager, de les motiver à se tourner vers les médias, que ce soit sous forme physique, imprimée ou numérique », a-t-il déclaré. « Aller sur le site d'un journal ou d'un média avec de véritables journalistes n'est pas la même chose qu'aller sur un site qui vous est inconnu, qui n'est pas connu, pas reconnu comme un organe d'information », a-t-il ajouté. Macron a déclaré que le label servirait de signal que les journalistes travaillant sur la publication ont suivi un « code éthique qu'ils respectent entre eux, et utilisant une méthodologie construite collectivement et validée par leurs pairs et des experts tiers ». L'idée s'inspire directement de l'Initiative de confiance en journalisme (JTI) de Reporters sans frontières (RSF), une certification internationale conçue pour mettre en avant les médias jugés fiables. Selon RSF, la JTI est « une norme internationale, un label, pour mettre en avant et promouvoir un journalisme digne de confiance ». Elle vise à aider le journalisme à lutter contre la baisse des audiences, la méfiance envers les médias et la chute des revenus provenant de la publicité, des abonnements et des achats. « Le journalisme subit une concurrence directe de contenus manipulatoires qui prolifèrent dans l'espace numérique : propagande, publicité, désinformation », indique le site de RSF. Macron a déclaré que le label proposé fournirait « une reconnaissance internationale du professionnalisme de nos journalistes et de la rigueur de nos équipes éditoriales ». Soutenu par la réputation de RSF, a-t-il dit, il enverrait un message clair aux lecteurs et aux annonceurs : « Nous faisons ce que nous disons, et nous le faisons avec une transparence totale. » Il a insisté sur le fait que faire respecter de telles normes n'était « pas juste une promesse, mais un devoir démocratique ». ...